
La dysplasie de la hanche se développe généralement en raison d'une articulation de la
hanche anormalement conformée. Les origines peuvent être congénitales ou acquises,
mais peut également être causée par des lésions cartilagineuses voire d’une fracture
traumatique.
La dysplasie provient d'une malformation de l'articulation coxo-fémorale qui apparaît durant
la croissance et qui entraîne une instabilité articulaire et le développement d'arthrose.
Toutes les races peuvent être concernées par cette affection, mais les plus touchées sont les
races lourdes et charpentées (ex : St-Bernard, Terre Neuve, Rottweiler, Bouvier bernois) ainsi
que certaines races moyennes à grandes (ex: berger allemand, Golden retriever, ...). Le plus
souvent, les deux hanches sont atteintes.
Les causes :
La Dysplasie est une maladie héréditaire à transmission complexe. Plusieurs gènes peuvent favoriser son apparition, mais existent aussi des facteurs non génétiques favorisants:
- Un format grand et/ou lourd
- Une croissance rapide
- Une alimentation trop énergétique durant la croissance
- le surpoids
- Une activité excessive durant la croissance
L'évolution de la maladie :
Les chiots naissent avec des hanches normales. Ce n’est qu’ensuite qu’ils deviennent
dysplasiques, sous l’influence des facteurs évoqués ci-dessus.
Une laxité ligamentaire se développe, associée à une malposition du fémur par rapport au
bassin.
Les mouvements anormaux de l’articulation provoquent une usure prématurée des
cartilages (arthrose) puis des surfaces osseuses, voire une luxation de la hanche. Le
cartilage existant perd de son épaisseur et de son élasticité au fil du temps.
Les premiers signes cliniques apparaissent vers 6-7 mois, parfois dès 4 mois, mais la
maladie peut également se manifester plus tardivement, voire passer inaperçue toute la vie de
l’animal.
En fin de croissance, une « rémission » est souvent constatée, mais la dysplasie réapparaît
ultérieurement, vers 3-5 ans.
En l’absence de traitement, l’atteinte arthrosique progresse irrémédiablement et entraîne
une importante gêne fonctionnelle pour se déplacer.
Personne ne peut prédire quand ou même si un chien dysplasique commencera à montrer des
signes cliniques de boiterie due à la douleur.
Les signes cliniques
Les symptômes varient de façon importante d’un chien à l’autre, voire au cours du temps pour
un même animal.
Certains chiens dysplasiques peuvent même ne jamais exprimer aucun symptôme.
Les signes les plus fréquents sont :
- Une boiterie « à froid », c'est-à-dire après une période de repos.
- Une réticence à l’effort : sauter, courir, marcher, monter les escaliers, se lever après un repos...
- Une démarche chaloupée, des « sauts de lapin »
Le vétérinaire étayera sa suspicion en examinant l’animal : présence d’une douleur lors de la
manipulation de la hanche atteinte, « cliquetis » articulaire quand la tête fémorale sort et
rentre dans la fosse acétabulaire.
Il confirmera son diagnostic en réalisant une radiographie du bassin.
Dépistage de la hanche: classifications de grade
En France c’est la grille de classification de la FCI (Fédération cynophile Internationale) qui fait référence. Le lecteur officiel étant seul juge pour la classification des clichés
radiologiques qu’il étudie.
A savoir que d’autres systèmes de classifications existent (OFA Orthopedic Fondation for
animals) où la lecture se fera par 3 Vétérinaires orthopédiques qui détermineront un score
Ce point de vue est accepté dans le monde entier pour la détection et l'évaluation des
irrégularités de l'articulation de la hanche et des modifications arthritiques anatomiques et
pathologiques secondaires de l'articulation de la hanche.
Pour obtenir cette vue, l'animal doit être placé sur le dos en décubitus dorsal avec les
membres postérieurs étendus et parallèles les uns aux autres. Les genoux (grassets) sont
tournés intérieurement et le bassin est symétrique. La contention chimique (anesthésie)
jusqu'au point de relaxation est recommandée. Pour les coudes, l'animal est placé sur le côté et
le coude respectif est placé dans une position extrêmement fléchie.
La radiographie doit être identifiée en permanence avec le numéro d'enregistrement ou le nom
de l'animal, la date à laquelle la radiographie a été prise et le nom du vétérinaire.
La radiographie des femelles en œstrus ou en gestation doit être évitée en raison
d'une possible augmentation de la laxité articulaire (subluxation) due aux
variations hormonales.
L'OFA recommande que les radiographies soient prises un mois après le sevrage des
chiots et un mois avant ou après un cycle de chaleur. L'inactivité physique due à la
maladie, aux conditions météorologiques ou aux pratiques de gestion du propriétaire
peut également entraîner une certaine laxité articulaire. L'OFA recommande une
évaluation lorsque le chien est en bonne condition physique.
Les chaleurs de la chienne sont caractérisées par une augmentation du taux d’œstrogènes puis
par un pic de progestérone tout de suite après l’ovulation. Ces deux hormones ont une
influence sur les ligaments, les muscles et les articulations. Les œstrogènes augmentent de
façon inconstante et très variable d’un individu à l’autre la laxité ligamentaire. Le mécanisme
principal est la rétention d’eau. Celle-ci se fait surtout sous la peau et dans les muqueuses
mais peut aussi s’observer dans les structures ligamentaires qui sont alors distendues et moins
fermes. L’effet d’une augmentation du taux de progestérone est plus net. L’hormone agit
directement sur les fibres de collagène, principal tissu constitutif des ligaments et réduit par
ailleurs le tonus et la force de contraction des muscles.
L’ostéopathie canine permet un accompagnement du chien dysplasique tout au long de sa vie.
En effet, l’ostéopathie ne peut corriger le défaut osseux initial, en revanche son utilisation
régulière permet d’enlimiter les conséquences et de faire appel à des traitements plus
allégés.
Les étudiants de l’ISMOA apprendront durant leur formation les corrections ostéopathiques,
les suites mécaniques afin de mieux appréhender le traitement de ces nombreux chiens atteints
de dysplasie de hanche.