

Pour introduction, il est important de préciser que cette cordelette, parfois composée de cuir, doit être placée en bas de l'encolure et présenter un contact très léger avec cette dernière pour donner des indications de changements d'équilibres, d'allures et de directions.
Elle est un pur produit de l’équitation Américaine pour apprendre au cheval à céder à la rêne extérieure mais a un rôle également éducatif pour le cavalier apprenti à ne pas « tirer sur les rênes ».
Elle fut remise au « goût du jour », car déjà connue en France bien avant leur arrivée, par les « éthologues », dont le titre est bien souvent utilisé de façon erroné, voir abusive par certains, mais cela sera l’objet d’un autre article intitulé : Ostéopathie et Ethologie sont-elles complémentaires ?
A l'ISMOA, dès le 1er séminaire et pendant tout le temps de leurs études, nous allons enseigner non seulement aux étudiants la biomécanique animale en théorie et plus particulièrement celle du cheval, mammifère quadrupède, dont nous en avons fait découler la biomécanique des autres quadrupèdes étudiés à l’école, ceci n’existant qu’au sein de notre établissement, mais également la biomécanique en pratique avec l’aide de nombreux intervenants professionnels aguerris et reconnus dans leurs activités.
Il s’agit autant pour le cheval que pour le chien mais également pour le bovin de travail.
Pour le cas ici présent qui nous intéresse, la biomécanique du cheval monté avec « aide » ou « enrênement » est également une partie enseignée.
Que constate-t-on anatomiquement et biomécaniquement lors de l’utilisation de la cordelette, avec justesse s’entend …:
- L’appuie sur les cervicales basses à plusieurs effets :
Le cheval est dans un nouvel équilibre, plus léger dans son fonctionnement ; - Ia limitation de l’affaissement de ces dernières et de fait celui des premières thoraciques fait que le garrot "remonte ": le cavalier a la sensation d'être « porté » plus facilement.
- Le port de tête va pouvoir être haut mais s'avance naturellement, limitant l'impaction des épineuses thoraciques limitant les risques de chevauchement dynamiques.
- L'absence de mors limite la sensibilité sur la bouche du cheval et empêche la fermeture de l'angle tête par rapport à l’encolure.
Cependant, on note des dérives dans le positionnement de la cordelette et l'anatomie va nous permettre de mieux l'analyser. L'enseignement de l'anatomie et de la biomécanique à l'ISMOA est toujours en lien avec l'expérience pratique et les pathologies de terrain ainsi :
Sur les différentes photos de dissections, on constate la présence de masses musculaires dans la partie basse des cervicales, principalement les muscles sterno-céphaliques, sterno-hyoidiens et thyroidiens, cutanés du cou, ayant un lien direct avec la cordelette qui, bien placée , « compresse » cette zone qui a un rôle important dans la biomécanique de la charnière cervico-dorsale mais protège également d’autres structures sous-jacentes, telles que des ganglions spinaux, structures capitales s’il en est pour l’Ostéopathe.
Si la cordelette est plus haute, on comprime quasi directement la trachée, puis l'œsophage. Des structures cartilagineuses aux fonctions vitales. Le cheval avec cette pression directe sur la gorge est sous contrôle mais à quel prix ? Celui d’une visite du vétérinaire pour endoscopie à court terme !
Le risque est de créer des lésions parfois irréversibles sur les anneaux fibro-cartilagineux.
En résumé :
- L'utilisation de la cordelette doit être réservée à des cavaliers d'un très bon niveau pouvant bien contrôler et doser les actions de mains ou alors, à l’inverse, à des cavaliers débutants sous la conduite individuelle d’un coach très au fait de cette aide, pour leurs apprendre à ne pas « tirer ».
- De ce fait, et c’est le plus important, le positionnement de la corde est déterminant pour ne pas léser les structures respiratoires et digestives. Plus latéralement les muscles omo-hyoidiens, sterno- céphaliques et brachio-céphaliques sont larges et puissants. On va donc privilégier une action plus latérale qu’axiale ;
Après cette courte mais non moins pertinente étude, nous nous apercevons à sa lecture que l’Ostéopathe pourra être appelé pour des lésions induites directement par une mauvaise utilisation de cette aide mais que malgré le déploiement de tout son art, le résultat ne sera pas complet si l’utilisation de cette dernière n’est pas juste. A l’ISMOA, la biomécanique pratique est non seulement enseignée d’une façon générale mais aussi individuelle au cours du cursus par des cours d’équitation classique, du travail du chien et du bovin. Ce sont des étapes indispensables au bon enseignement d’un Ostéopathe.